Le châtiment corporel à l’école. Une pratique encore assez courante

Le châtiment corporel à l’école.

Une pratique encore assez courante

 

A l’aube du 21è siècle, où les pays développés prônent la protection des droit de l’enfant, où même les parents risquent la prison pour avoir osé mettre la main sur leur propre enfant, dans notre pays certains maîtres continuent à pratiquer ces anciennes méthodes.  La Mauritanie est un pays de culture Arabo-islamique. Pour cette raison, l’éducation qui y est donnée est inspirée du Coran et de la Sunna. En effet, on peut remarquer que presque partout la correction corporelle est chose courante chez les maîtres coraniques. L’Aventure Ambiguë de Cheikh Hamidou Kane, est là pour nous rafraîchir la mémoire :  » Ce jour là Thierno l’avait encore battu.[…] « . Cette correction peut aller d’une simple raclée, à une bastonnade sévère, laissant le corps du jeune enfant endolori. Et pourtant, la plupart du temps, cela ne l’empêchait guère d’apprendre. Ce sont d’ailleurs nos adultes témoins de ces durs moments, qui le plus souvent en éprouvent de la nostalgie. Ils vont parfois jusqu’à regretter que leurs propres enfants n’aient pas reçu le même éducation qu’eux, c’est-à-dire la même raclée. Cette éducation étaient alors perçue comme un devoir religieux, une entreprise collective que se partageaient Thierno (le maître) et les parents du Talibé (l’élève). Il y avait une complicité parfaite entre Thierno et les parents, à tel point que le talibé ne pouvait trouver ni refuge ni consolation nulle part. Au contraire, lorsqu’il se hasardait à venir se plaindre auprès de son père ou tuteur, de la correction qu’il avait reçue, celle-ci lui était doublée. Or, beaucoup d’enseignants ont tendance à transposer cette méthode éducative traditionnelle qu’ils ont peut-être reçue eux-même, à l’intérieur de leur classe. Ainsi certains enseignants, comme le maître du Coran, pensent que le recours à la brutalité, à la violence reste le meilleur moyen de  » redresser  » certains enfants. Seulement, aujourd’hui, nous ne sommes plus dans le même cas de figure. A l’école  » étrangère « , les éducateurs sont plusieurs. Ils ne sont pas payés par les parents de l’élève. Il y a aussi la présence de l’Etat arbitre qui les coiffe tous et gère les différends. Le contexte et les circonstances ne sont plus les mêmes. Alors le maître coranique comme l’enseignant doivent changer leurs pratiques . Car la Psycho-pédagogie a fait des progrès remarquables pour que ceux-ci ne soient pas tenus en considération.

 Dia Ousmane Mamadou Professeur