Quelques Repères dans l’Histoire de la colonisation de la Mauritanie

Quelques Repères

dans l’Histoire de la colonisation de la Mauritanie

 

La colonisation française

Fort colonial d’Arguin (1721).

La colonisation française peut être présentée selon la chronologie :

  • 1902 : début de la pénétration coloniale française, qui fait face à une vive résistance armée et culturelle. [réf. nécessaire].
  • 1903 : la Mauritanie est placée sous protectorat de la France.
  • 1904 : rattachement de la rive droite du fleuve Sénégal à la Mauritanie sous protectorat de la France ; arrêté du 10 avril 1904 prononçant l’éclatement du cercle de Kayhayzi et le rattachement de sa rive droite au nouveau protectorat.
  • 1920 : la Mauritanie est décrétée colonie française.
  • 1934 : fin de la résistance armée (bataille d’Oum Tounsi).
  • 1945 : la Mauritanie est élevée au statut de territoire d’outre-mer de l’Union française.
  • 1957 : la Mauritanie bénéficie de la loi-cadre (dite loi Defferre).
  • 1958 : devenue autonome, la République islamique est proclamée le 28 novembre (dans la nouvelle mais éphémère Communauté française qui remplace les anciennes fédérations administratives de territoires de l’Union française).
  • 1960 : le 28 novembre, l’indépendance nationale est octroyée en vertu des accords franco-mauritaniens de restitution de souveraineté.

La capitale Saint-Louis vue de la mer (1814).

Naufrage de la Méduse au banc d’Arguin en 1816.

Les Portugais avaient déjà eu des contacts avec les habitants du banc d’Arguin. Le commerce de la gomme au nord du Sénégal se développe. Le fort Portendick au nord de l’estuaire du fleuve Sénégal ainsi que la vallée du Sénégal deviennent une région servant de base à l’expansion économique des colonies. En 1816, le navire La Méduse s’échoue sur la banc d’Arguin en tentant de rejoindre Saint-Louis. Faidherbe considère que les émirats sont source d’insécurité et commence d’abord par annexer l’empire du Oualo avant de conquérir l’autre rive du fleuve. Les maures du Trarza tentent d’instaurer une paix entre les tribus, mais dès 1899 l’administrateur Coppolani instituera une Mauritanie occidentale, tout en reconnaissant en 1900 les intérêts des Espagnols établis au cap Blanc.

Les Français s’établissent dans l’Adrar en 1908 puis au Hodh en 1911. Les frontières sont fixées à la suite d’un accord franco-espagnol en 1912, attribuant à l’Espagne le territoire du Río de Oro (Wadi Eddhahab) et de la Saguia El Hamra (actuel Sahara occidental). En 1920, la Mauritanie devient une des colonies de l’Afrique-Occidentale française (AOF). 1934 sonne le glas de la résistance, alors que 1936 marque l’achèvement de l’occupation militaire de la Mauritanie.

Il n’y aura pratiquement pas de développement du pays, seulement une domination militaire en s’appuyant sur les chefs traditionnels afin de sécuriser le territoire (les antagonismes entre les différentes tribus seront utilisés avec profit par les Français). Saint-Louis du Sénégal — capitale de l’AOF et du Sénégal — fera donc office de capitale administrative de la Mauritanie. Il faudra attendre l’indépendance pour voir s’ériger des installations portuaires ou des aéroports. Durant cette période, les populations nomades s’appauvrissent.

En novembre 1945 les Sénégalais Amadou Lamine-Guèye et Léopold Sédar Senghor sont élus députés de la circonscription réunissant le Sénégal et la Mauritanie.

En 1946, la Mauritanie accède au statut de territoire d’outre-mer et le 10 novembre 1946, Ahmeddou Ould Horma Ould Babana devient le premier député mauritanien. Cela permet dès 1948 le développement d’une nouvelle élite administrative et de partis politiques. La loi-cadre Gaston Defferre du 23 juin 1956 autorise la création d’un pouvoir exécutif local, dont la mise en place est confiée à un jeune avocat, Moktar Ould Daddah.

Après l’indépendance du Maroc, à partir de 1956, le royaume chérifien, par la voix de son souverain, Mohammed V, revendique la Mauritanie17 comme partie intégrante de son territoire.