Cinq personnalités africaines qui ont marqué 2018

De gauche à droite, le Congolais Denis Mukwege,  l’Ethiopienne Sahle-Work Zewde, le Burkinabè Yacouba Sawadogo, la Rwandaise Diane Rwigara et le Sud-Soudanais Evan Atar Adaha. Ces personnalités africaines se sont distinguées en 2018.  (AFP/HCR)

1L’homme qui « répare » les femmes en RDC

Le médecin congolais Denis Mukwege, le 10 décembre 2018, pendant le discours prononcé lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix qu\'il partage avec la militante irakienne Nadia Murad. 
Le médecin congolais Denis Mukwege, le 10 décembre 2018, pendant le discours prononcé lors de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix qu’il partage avec la militante irakienne Nadia Murad.  (BERIT ROALD / NTB SCANPIX MAG/AFP)

Le gynécologue congolais, âgé de 63 ans, est co-lauréat du prix Nobel de la paix 2018. Il a été récompensé pour son combat contre les violences sexuelles faites aux femmes.

Le Dr Mukwege soigne depuis près de 20 ans les femmes violées et mutilées, victimes des guerres oubliées dans l’est de la République démocratique du Congo. Plus de 50 000 femmes et filles ont été accueillies dans son hôpital de Bukavu.

S’il faut faire la guerre, c’est la guerre contre l’indifférence qui ronge nos sociétés aujourd’hui.Denis Mukwege, gynécologue congolais

2La première présidente d’Ethiopie

La première présidente de l\'Ethiopie, Sahle-Work Zewde, se tenant près de la Constitution au Parlement à Addis Abeba (Ehiopie) le 25 octobre 2018. 
La première présidente de l’Ethiopie, Sahle-Work Zewde, se tenant près de la Constitution au Parlement à Addis Abeba (Ehiopie) le 25 octobre 2018.  (MINASSE WONDIMU HAILU/ ANADOLU AGENCY)

Elle est actuellement la seule femme chef d’Etat en Afrique. Elle a été choisie à l’unanimité en octobre 2018.
Sahle-Work Zewde, 68 ans, occupe un poste essentiellement honorifique, mais elle peut compter sur un gouvernement où les femmes sont aussi influentes que les hommes.

Si les changements réalisés actuellement en Ethiopie sont menés à la fois par des hommes et des femmes, leur élan aboutira à une Ethiopie libre.Sahle-Work Zewde, présidente de l’Ethiopie

3Le paysan burkinabè « qui a arrêté le désert »

L\'agriculteur burkinabè Yacouba Sawadogo (à gauche) reçoit le 23 novembre 2018 le prix \"The Right Livehood Award\" à Stockholm, en Suède.
L’agriculteur burkinabè Yacouba Sawadogo (à gauche) reçoit le 23 novembre 2018 le prix « The Right Livehood Award » à Stockholm, en Suède. (MELI PETERSSON ELLAFI /AFP)

A 80 ans, Yacouba Sawadogo a été récompensé par le Right Livelihood Award, prix Nobel alternatif 2018, pour avoir « converti en forêts des terres infertiles ».
Le paysan burkinabè n’a pas fait d’études scientifiques, mais il a su trouver une solution pour régénérer les sols arides de son pays.

Ils ont dit que j’allais à l’encontre de la tradition. Ça m’a fait mal de l’entendre (…). Tout le monde se moquait de moi. Je n’ai rien dit.Yacouba Sawadogo, cultivateur au Burkina Fasoà France 5

4L’opposante rwandaise qui ne lâche rien

L\'opposante politique Diane Rwigara le 6 décembre 2018, à Kigali, après son acquittement. Elle était accusée d\'incitation à l\'insurrection. 
L’opposante politique Diane Rwigara le 6 décembre 2018, à Kigali, après son acquittement. Elle était accusée d’incitation à l’insurrection.  (CYRIL NDEGEYA / AFP)

Accusée d’« incitation à l’insurrection », Diane Rwigara, 35 ans, a passé plus d’un an en prison avant d’être acquittée. Sa liberté reste menacée, puisque le parquet va faire appel. Candidate à la présidentielle de 2017 au Rwanda, la jeune femme est l’une des rares voix critiques du président Paul Kagame.

J’ai l’énergie et le zèle pour continuer à me battre pour la liberté d’expression et les droits de l’Homme au Rwanda.Diane Rwigara, femme politique au Rwanda

5Le chirurgien sud-soudanais au service des réfugiés

Le médecin sud-soudanais Evan Atar Adaha, lauréat du prix Nansen décerné par le HCR, dans une salle d\'opération du Maban Hospital à Bunj (comté de Maban, Soudan du Sud) le 7 mai 2018. 
Le médecin sud-soudanais Evan Atar Adaha, lauréat du prix Nansen décerné par le HCR, dans une salle d’opération du Maban Hospital à Bunj (comté de Maban, Soudan du Sud) le 7 mai 2018.  (WILL SWANSON/UNHCR)

Evan Atar Adaha, a consacré sa vie à soigner ceux qui fuyaient les violences au Soudan et au Soudan du Sud. Il a reçu en 2018 le Prix Nansen, décerné par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR). A 52 ans, il est le seul chirurgien de l’hôpital de Bunj, au sud-est de l’Etat sud-soudanais du Haut-Nil, où il effectue jusqu’à dix opérations par jour.

Ce qui me rend heureux, c’est de me rendre compte que mon travail a épargné de la souffrance ou sauvé la vie de quelqu’un.Even Atar Adaha, chirurgien