20-03-2019 07:45 – Le SIPES proteste contre le mépris à l’égard des enseignants et annonce une grève (Déclaration)
SIPES – Nul ne doute en Mauritanie, de la dégradation de l’enseignement, ni de son niveau de délabrement historique et sans précédent.
Un telle situation prévaut au moment où, l’essentiel des approches préconisées tendent à prioriser l’aspect formel au détriment du fond ; dans une triste opération d’embellissement de la réalité, ô combien scandaleuse d’un secteur pourtant extrêmement vital pour le pays. Cette situation n’est pas sans liens avec l’incapacité des dirigeants du secteur à redresser la situation, pire encore, leurs machinations pour la pérenniser.
Nul étonnement toutefois, lorsqu’il est admis qu’il s’agit du département toujours laissé pour compte, et seulement confiés à ceux qui lui sont étrangers. Un département craint et évité par tout candidat ministrable, en raison du mépris dont il fait l’objet de la part du gouvernement.
L’état de notre système éducatif est aujourd’hui épouvantable à bien des égards. Au niveau des programmes, le système est loin de faire l’objet d’une quelconque révision. Si la préservation de l’identité nationale assignée au secteur est vraiment lointaine, l’adéquation des contenus avec les besoins du marché n’est pas moins inaccessible.
Au niveau de la gestion des ressources humaines, le départ à la retraite ampute gravement le corps enseignant, à l’heure où l’étouffement et la mise en faim sont les maîtres -mots des rapports de l’état avec son corps éducateur. Le défaut de considération morale qui se greffe à la systématique avarice vis-à-vis du corps enseignant ont fini par supprimer la dernière once d’attractivité du métier.
A ce tableau sombre s’ajoute, le népotisme érigé en règle dans les promotions au sein du ministère de l’éducation nationale. Par ailleurs, au niveau des infrastructures, la situation n’est guère plus reluisante : les classes menacent de céder leur poids sur les élèves et les professeurs dans bons nombres d’établissements secondaires. Le récent crash des toits, au sein du collège de Ryadh 9 à Nouakchott, a bien eu le mérite de rappeler le triste état de délabrement des classes.
Les conséquences de cette grave situation sont désormais perceptibles à travers la régression terrible des niveaux, la baisse étonnante du niveau dans les matières scientifiques ainsi que la manifestation croissante de pratiques scandaleuses dans le milieu scolaire, telles que la vente de drogue et d’ autres stupéfiants. Le tout, en l’absence criante de toute sécurité.
Au sein du Syndicat Indépendant des Professeurs de l’Enseignement secondaire SIPES, face à cette situation extrêmement dangereuse, nous tenons a :
-exhorter les pouvoirs publics à agir vite pour sortir le secteur de cet état grave avant qu’il ne soit trop tard
-appeler le ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle à un dialogue franc séreux et responsable susceptible d’apporter des solutions à la crise mais aussi mettre fin à la fuite en avant face aux véritables problèmes du secteur
– Condamnons l’acharnement arbitraire du ministère des finances contre le corps enseignant, de son attitude discriminatoire contre ce dernier, notamment à travers le versement tardif de ses indemnités, la confiscation de son droit au rappel en cas d’absences justifiées, sans compter l’ajournement injustifiée des avancements
– Exhortons tous les professeurs dans les lycées et les collèges à se mobiliser pour préserver leur dignité et faire valoir leurs revendications soumises aux responsables depuis le début de l’année scolaire
– Porter à la connaissance de tous les militants que le syndicat a arrêté un programme de contestation défini comme suit :
• Un débrayage de deux heures, accompagné d’un sit-in devant le ministère de l’éducation nationale tout comme devant l’ensemble des Dren à l’intérieur du pays, le Mercredi 20 Mars 2019 à partir de 12H
• Un sit-in devant le ministère de l’éducation nationale, le Mardi 02 Avril à partir de 10H
• Une grève de trois jours, les journées du 22, 23, 24 Avril 2019
Nouakchott, le 19- 03 -2019
Le bureau exécutif du SIPES