Table de matièresLa Lettre Pédagogique numéro 164 du mois d’octobre 2020
1-Nous allons opérer un bond qualitatif dans notre système éducatif national (ministre de l’Éducation nationale)
2-Education : La grogne des enseignants
3-Le ministère de l’éducation dévoile son plan d’action pour la nouvelle année scolaire
4-Les jeunes mauritaniens ne s’intéressent pas à la lecture, aux livres… Faux!
5 -Des modèles d’écoles dans le monde qui doivent nous inspirer
La Lettre Pédagogique numéro 164 du mois d’octobre 2020
Editorial
Pour l’élaboration d’une stratégie de communication en faveur de l’Education
Les programmes de communication en éducation doivent encourager les échanges d’information au sein d’une communauté, aider à définir un consensus dans un groupe et stimuler l’action collective nécessaire à la résolution de problèmes spécifiques. Au niveau international, de tels programmes de communication doivent renforcer les partenariats à travers le partage d’informations, l’optimisation de la coordination et l’harmonisation du soutien des bailleurs en faveur d’initiatives spécifiques.
La promotion d’ateliers de formation nationaux et sous-régionaux à l’attention des journalistes et des responsables de la communication des ministères de l’Education et des organisations de la société civile ;
L’établissement d’un réseau de journalistes et de responsables de la communication des ministères de l’Education ;
L’organisation de la couverture médiatique des événements éducatifs principaux en Afrique ;
L’organisation du Prix mauritanien du journalisme d’éducation qui récompense les meilleurs articles sur l’éducation écrits par des journalistes mauritaniens;
La promotion de recherches et de services de conseil en communication pour l’éducation et le développement.
Le Plan stratégique de communication doit donner la priorité au renforcement des capacités du ministère de l’éducation afin de lui permettre de communiquer de manière plus efficace pour soutenir les réformes éducatives proposées.
Cheikh Mohamed El Arbi
Nous allons opérer un bond qualitatif dans notre système éducatif national (ministre de l’Éducation nationale)
AMI – « Nous allons opérer un bond qualitatif dans notre système éducatif national, par l’introduction d’une nouvelle reforme éducative, réforme fondée sur l’amélioration des programmes scolaires, le développement des infrastructures éducatives et la promotion des ressources humaines ».
C’est ce qu’a déclaré, dimanche à Atar, le ministre de l’Education nationale, de la Formation technique et de la Réforme, M. Mohamed Malaïnine Ould Eyih, dans un entretien exclusif avec le chef de bureau de l’AMI à Atar, et ce en marge de la visite qu’il effectue dans la wilaya de l’Adrar.
- Eyih a précisé, dans cet entretien, que son département a pu, jusqu’à présent, réaliser des acquis dans le cadre du processus de mise en œuvre de cette réforme : Lancement d’un programme de formation de 6000 enseignants et professeurs, démarrage des travaux de construction de 2000 salles de classe, mise en place d’un programme informatique inclusif, revalorisation de la profession de l’enseignant et revue des programmes scolaires afin de les rendre plus aptes à répondre aux attentes nationales.
« Le gouvernement s’attèle à reformer le secteur éducatif, compte-tenu, de son rôle pionnier dans la réalisation du développement durable, surtout qu’il constitue l’un des grandes orientations prioritaires du Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Le secteur de l’éducation national, qui a beaucoup souffert des accumulations des dysfonctionnements et de toutes formes léthargie, se trouve aujourd’hui dans une situation qui nécessite une réforme réelle et urgente ».
Au sujet des innovations apportées par la réforme, le ministre a précisé que le gouvernement cherche à restaurer l’école Républicaine, école qui devra donner à tous les enfants mauritaniens la chance d’accéder à un service éducatif exemplaire, un système qui garantit l’égalité des chances et vulgarise la culture islamique, arabe et africaine modérée, culture inspirées de notre référence religieuses et nos constantes nationales.
S’agissant de la stratégie nationale de la réforme, le ministre a dit qu’elle comporte plusieurs importants axes dont la promotion des ressources humaines, surtout l’amélioration des conditions matérielles et morales des enseignants, notamment ceux qui sont dans les classes. « Cela sera de manière graduelle et en fonction des moyens disponibles. Le second axe porte sur les approches ou méthodes éducatives, à travers l’amélioration des programmes scolaires, les manuels scolaires et le niveau de formation du personnel enseignant dans tous les domaines ».
Abordant les défis qui se dressent encore devant notre système éducatif, le ministre a cité certains d’ordre extérieur comme la sédentarisation anarchique, et pour y remédier nous sommes en contact avec le ministère de l’habitat ; de l’Urbanisme et de l’Aménagement du Territoire, surtout dans ce contexte de multiplication des besoins et de rareté des ressources.
« Il existe d’autres défis d’ordre intérieur relatifs avec au premier rang la conviction des enseignants et des acteurs éducatifs de la nécessité de cette réforme, réforme irréversible qui nécessité l’implication de tous. Nous devons mettre de l’enseignement à l’abri des agissements politiques et sociaux ou toutes autres considérations. Nous devons seulement prendre en considération les critères objectifs qui garantissent la réalisation de la réforme, à court, moyen et long termes ».
Au sujet des infrastructures, scolaire, le ministre a souligné l’immensité géographique du pays et la vétusté des structures existantes, ce qui fait l’accent était mis ces dernières années sur l’entretien et la préservation de l’existant et en l’absence des normes techniques requises. » Maintenant nous avons les ressources nécessaires pour la construction de nouvelles formations scolaires suivant les normes requises, et qui permettent d’opérer le sursaut voulu ».
Parlant de la révision des programmes scolaires, M. Eyih a souligné l’adoption du système des unités, système qui fait de la 1ere et 2eme année une unité, la 3 et 4e une unité et la 5 et 6e une. « Les méthodes et livres scolaires seront élaboré graduellement jusqu’à l’achèvement de la réforme dans six ans. Une évaluation sera réalisée chaque année pour identifier les lacunes et apporter les corrections ».
Au sujet de l’enseignant, pierre angulaire de la réforme, le ministre a annoncé l’augmentation du budget du ministère par des ressources financières allouées aux ressources humaine, de l’ordre de cinq milliards MRO, ressources qui seront dépensées pour le comblement du déficit en enseignants et prestataires de service de l’enseignement, l’augmentation de la prime d’éloignement et quatre cent millions pour les motivations et encouragement des enseignants distinguées par le dévouement et le sérieux dans l’exercice de leur profession.
Compte-rendu Mohamed Ould Ismaïl, chef de bureau de l’AMI à Atar.
Education : La grogne des enseignants
Initiatives News – L’année scolaire 2020-2021 qui était annoncée comme l’année du lancement de l’Ecole Républicaine promise par le président de la République dans son fameux programme électoral « Taahoudati », semble être également l’année de la contestation pour un corps enseignant éternel oublié des politiques publiques.
C’est donc apparemment la prise de conscience générale et l’union sacrée au niveau du corps enseignant qui n’a pas attendu longtemps pour sortir ses griffes et aller à l’assaut pour la reconquête de ses droits légitimes et de son statut d’antan.
Ainsi donc, ce sont les instituteurs du fondamental qui ont ouvert le bal. En effet, la coordination des syndicats de l’enseignement fondamental s’active depuis quelques semaines avec l’organisation d’une série de manifestations dont la dernière en date est la grève de 48 heures organisée jeudi et vendredi derniers.
A leur tour les professeurs du secondaire ont profité du premier séminaire national de l’année sur les nouveaux programmes pour faire monter les enchères.
En effet ce séminaire qui s’est ouvert samedi 21 novembre sur toute l’étendue du territoire national et qui devait impliquer près de 6000 professeurs, a connu des perturbations importantes aussi bien au niveau des trois grands centres de Nouakchott qu’au niveau de certains centres de l’intérieur comme Atar.
Et comme toujours c’est l’argent, le nerf de la guerre qui est au centre du boycott observé ça et là de la part des professeurs qui s’indignent du traitement qui leur est réservé. Ils auraient apparemment eu vent des perdiems, un secret pourtant solidement gardé. Et à en croire les dires des professeurs le cachet qui leur est réservé constitue la potion congrue soit 2000 ouguiyas par jour. D’autres parlent de 4000/jour pour une semaine de mobilisation.
La manne profite généralement beaucoup plus aux inspecteurs et autres superviseurs qui s’en sortent avec un bon paquet. Rien à voir avec les miettes distribuées aux enseignants et c’est là une injustice à corriger.
A noter qu’au niveau de la capitale le mouvement de boycott du séminaire est très suivi. C’est ainsi qu’au niveau des DREN de Nouakchott-Nord et Nouakchott-Sud le boycott est général depuis l’ouverture officielle du séminaire et jusqu’au moment où on écrit ces lignes. Au niveau de la DREN Nouakchott-Ouest un début de débrayage a été observé dimanche matin et les délégués des professeurs ont adressé une lettre au ministre pour faire connaître leurs revendications. Au niveau de la DREN Sud les manœuvres visant à briser le mouvement dimanche n’ont pas porté leurs fruits.
Au niveau de la DREN-Nord non plus le Wali qui a tenté de caresser le bâton dimanche matin n’a pas eu plus de succès.
Ce mouvement spontané et légitime devrait mettre la puce à l’oreille du ministre de l’éducation nationale qui doit comprendre que ce n’est pas avec la politique du bâton qu’il réussira à redresser ce secteur moribond.
La circulaire adressée tout dernièrement aux walis et faisant état de la coupure illégale des maigres indemnités des enseignants est inamicale voire provocatrice.
En effet seuls les enseignants pourraient remettre le système éducatif mauritanien sur les rails. Et pour ce faire monsieur le président, monsieur le ministre et toute la République leur doivent respect et encouragement en commençant d’abord et avant tout par les mettre dans des conditions de vie décentes.
Quel enseignant aujourd’hui vit-il de son salaire ? Aucun. C’est ce que le ministre doit avoir en tête et œuvrer pour changer ce triste sort.
Ce n’est pas cette nuée de bureaucrates inutiles et gracieusement entretenue par l’argent du contribuable qui va servir à quelque chose. Elle a montré ses limites. De ce fait il est temps de tenter autre chose.
La formation continue est fondamentale certes mais il va falloir qu’elle soit organisée dans les règles de l’art. Cela est loin d’être le cas chez nous où elle est perçue tout juste comme une vache à lait qui permet à des formateurs oisifs et déconnectés des réalités éducatives, d’arrondir les fins de mois.
Autre anomalie et non des moindres qui tire notre système éducatif vers le bas : le recrutement massif des contractuels, ces cancres qui donnent une éducation au rabais à nos enfants.
N’est pas enseignant qui veut. Comment peut-on confier l’enseignement des enfants mauritaniens à des personnes qui n’ont subi aucune formation et qui n’ont aucune notion de la pédagogie, de la psychologie et de la didactique.
Bref les défis ne manquent pas et la tâche réservée au ministère de l’éducation est énorme. Donc il va falloir beaucoup plus de sérieux.
Bakari Guèye
Le ministère de l’éducation dévoile son plan d’action pour la nouvelle année scolaire
Sahara Médias – Le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la réforme a déclaré que cette année sera décisive sur la voie de ce qu’il a appelé « la réforme globale » de l’enseignement.
Tel est le sens d’une circulaire adressée aux différents walis du pays et qui dévoile un plan pratique pour l’année scolaire qui démarre dans une semaine. Le ministère a demandé aux walis de veiller à l’application de ce plan détaillé dans la circulaire, considérant que leur rôle était déterminant.
Il a réaffirmé que la nouvelle année qui débutera dans une semaine marquera le début de la réforme du contenu pédagogique, précisant que le secteur a révisé la première phase de l’enseignement fondamental et tous les programmes de l’enseignement secondaire.
Dans sa circulaire, le ministère a expliqué aux walis sa nouvelle stratégie basée sur un certain nombre de mesures préparatoires de la rentrée scolaire, dont un plan de travail annuel relatif aux aspects administratif, pédagogique, éducatif et social.
Parmi les mesures édictées dans la circulaire le respect du protocole sanitaire relatif au covid-19 afin d’en empêcher la propagation, en plus de la préparation des écoles, l’acheminement des enseignants vers leur lieu de travail avant l’ouverture et à éviter leur affectation en cours d’année sauf pour les cas d’extrême nécessité.
Le ministère a demandé aux directeurs régionaux de pallier aux déficits et de prendre des solutions de substitution s’agissant des insuffisances dans le domaine des infrastructures de base.
Le ministère engage les directeurs régionaux à donner la priorité aux classes des premières et dernières années et de veiller à réduire les sureffectifs dans les classes de première année.
Le ministère a insisté sur la nécessité de faire parvenir les programmes expérimentaux aux classes ciblées, suivre l’expérimentation des nouveaux programmes et s’assurer que les établissements de l’enseignement secondaire appliquent le projet prévoyant la séparation, comme le prévoit le nouveau programme.
L’absence d’un enseignant pour une dizaine de jour, même justifiée, précise la circulaire, l’empêchera de percevoir les indemnités d’incitation.
Enfin le plan prévoit la redynamisation des comités de gestion des écoles et la contribution à leur installation de façon précise
Les jeunes mauritaniens ne s’intéressent pas à la lecture, aux livres… Faux!
RMI-Info – Dans beaucoup de discussions, quand je dis aux gens que je coordonne un club qui promeut les livres, ceux des auteurs mauritaniens en particulier, la phrase qui vient juste après c’est “les jeunes mauritaniens ne s’intéressent pas aux livres”.
Dans le cadre des activités du club (le club Djibril Zakaria Sall), nous travaillons en partenariat avec des écoles, et s’il y a une chose dont je suis certaine, c’est bien que cette phrase est à nuancer. Beaucoup de jeunes ne demandent qu’à lire. Le problème est ailleurs…
L’école mauritanienne a abandonné les livres depuis belle lurette. Il n’y a aucune volonté politique, aucune politique étatique qui vise à faire entrer le livre dans l’environnement scolaire des jeunes mauritaniens.
Il n’y a pas de bibliothèques publiques.
Il n’y a aucune bibliothèque communale à Nouakchott. La bibliothèque nationale, n’en est une que de nom.
Un jeune qui veut lire doit se rendre à l’institut français, centre culturel marocain. À croire que le livre est étranger au pays du million de poètes. Paradoxe!
La lecture est devenue un luxe pour beaucoup. Ce qui est, à mon avis, un crime. En échangeant un jour avec un parent d’élève, il a avancé comme argument le coût élevé des livres. C’est certes un argument, il y a des parents qui n’en ont pas les moyens (d’où l’importance des bibliothèques publiques), mais combien de parents achètent des téléphones, PlayStation très cher à leurs enfants sans se soucier du nombre de livres qu’ils ont à leur disposition ?
En réalité, ce n’est pas que les jeunes ne veulent pas lire, c’est surtout que les livres ne font plus partie de leur environnement.
Dans le cadre de ses activités socio-éducatives, le club Djibril Zakaria Sall a l’honneur de vous convier à une table ronde sur le thème: “pourquoi lire? À quoi sert la lecture?”, qui aura lieu ce samedi 10/10/2020 à l’espace culturel Diadie Camara à partir de 16h30.
Salamata BA, Présidente le club Djibril Zakaria Sall
Des modèles d’écoles dans le monde qui doivent nous inspirer
Tunisie