Une évaluation à l’école Pourquoi ? Pour qui ?  Par qui ?

Une évaluation à l’école Pourquoi ? Pour qui ?  Par qui ?

Qui contrôle qui ? Qui  contrôlera les contrôleurs et les contrôleurs des contrôleurs ?

On emprunte le début d’un labyrinthe inextricable :

Quel  est donc le rôle des centaines voire des milliers

d’ inspecteurs, de Directeurs d’écoles et de conseillers pédagogiques en service si ce n’est de contrôler, d’encadrer, de former et au finish d évaluer les enseignants qui sont dans leurs circonscriptions.

Quel est aussi le rôle du Directeur de l’école si ce n’est un suivi régulier et permanent des enseignants qu’il supervise.

Le Directeur d’école est tenu d’ encadrer, de conseiller et d’évaluer .

Le suivi de la préparation des cahiers de devoirs et de leçons, est déjà une évaluation très avancée  des enseignants en exercice.

Créer une nouvelle structure au niveau national pour l’évaluation c’est discréditer de façon maladroite et abusive le personnel d’encadrement sur le terrain : Inspecteurs, Directeurs, Conseillers pédagogiques.

Mais  surtout, c’est créer des dépenses énormes et inutiles là où il ne devrait pas.

C’est comme créer des structures informatisées du style de la « NAZA »  ou d autres services de renseignement policiers qui vont mal dans le sens d’une gestion simple , harmonieuse , propice à la motivation de l’ ensemble des opérateurs du système.

Des dépenses et encore des dépenses! des dépenses inutiles, frustrantes et dont la finalité est  à coup sûr  de créer le malaise déjà visible de la masse d enseignants en service dans nos écoles sera d embourber le système dans un marasme qu’ il sera difficile de transcender.

Ces moyens  seraient mieux utilisés dans le cadre d une formation permanente aussi bien pour les enseignants que leurs encadreurs.

Il convient par ailleurs de créer des caisses de motivation pour une émulation positive entre écoles voire entre régions.

Une bonne gestion de l’éducation nationale passe nécessairement par une bonne utilisation de ses ressources.

Faites confiance en vos directeurs, inspecteurs et conseillers, responsabilisez-les, vous créez ainsi en eux le devoir d’accomplir convenablement leurs taches, quitte à les former eux-mêmes mais à  les bien former pour  justifier les dépenses et les efforts fournis.

Le premier outil pour la réussite de l’école c’est  le livre scolaire.  C’est sur cet outil que repose toute action

éducative efficace.

Une attention particulière doit être portée sur le manuel scolaire qui ne doit être confié qu’à des professionnels doués, qui respectent la progression et le niveau  des matières à enseigner sans oublier la forme et la présentation (maquette) qui donnent  aux livres l’ attrait nécessaire pour que l’élève et le maître se l’approprient et l’utilisent  convenablement . Cet outil doit être un joyau efficace et attrayant.

Les responsables de l’édition de ces livres ne doivent pas être choisis au hasard. Ils doivent être sélectionnés parmi les meilleurs et surtout parmi les plus consciencieux qui aiment l’école et les livres.

            En pédagogie, on ne dit  jamais à un enfant qu’il ne connaît rien mais surtout pas qu’il est nul. Cela pourrait avoir  des effets très dangereux sur son avenir à plus forte raison des enseignants.

Dire qu’il n y a que quatre pour  cent qui sont bons et les autres mauvais est une maladresse pédagogique.  Au lieu d’encourager les enseignants, on les décourage plus et ça ne résout aucun problème mais plutôt ça l’aggrave . Il faut de bons médecins pour soigner des maladies graves. Nos autorités doivent s’entourer de bons conseillers pour trouver la solution aux nombreux problèmes de  l’école mauritanienne. Evitons de creuser au même endroit. Mais surtout évitons ceux qui ont mis l’école dans la situation où elle se trouve aujourd’hui.

Cheikh Mohamed El arbi