Un projet de mosquée « libérale » à Paris, « où tout le monde aurait sa place »

Un projet de mosquée « libérale » à Paris, « où tout le monde aurait sa place »

L’idée de créer ce futur lieu où le prêche y serait fait alternativement par un imam masculin et féminin émane de deux musulmans insatisfaits du paysage cultuel actuel.

Par Cécile Chambraud Publié aujourd’hui à 06h45, mis à jour à 06h45

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« Ce futur lieu de culte, s’il voit le jour, accueillera dans la même salle de prière les femmes et les hommes. »
« Ce futur lieu de culte, s’il voit le jour, accueillera dans la même salle de prière les femmes et les hommes. » AUREL

Projet de mosquée libérale cherche local à Paris. Ce futur lieu de culte, s’il voit le jour, accueillera dans la même salle de prière les femmes et les hommes – les un(e)s à droite, les autres à gauche –, voilées ou non, et le prêche y sera fait alternativement par un imam masculin et féminin, une première en France. L’association cultuelle « loi de 1905 » qui la dirigera est en cours de constitution. Il ne manque plus… « que » l’adresse, c’est-à-dire des fonds ou un propriétaire bienfaiteur. La mosquée Fatima pourra alors ouvrir ses portes.

Ce projet est porté par deux musulmans qui ne trouvent pas leur compte dans le paysage cultuel existant. Doctorante en islamologie à l’Ecole pratique des hautes études, Kahina Bahloul fait partie des très nombreuses femmes ayant renoncé à se rendre à la mosquée, n’acceptant pas d’être reléguée dans un pauvre sous-sol mal sonorisé ou dans un garage ouvert à tous les vents, où, pendant que certaines prient, d’autres préparent le repas qui sera ensuite pris par les hommes, comme cela lui est arrivé. « Dans les faits, les femmes sont exclues du rite de la prière, résume-t-elle. On les prive de vivre leur spiritualité. »

Il n’y a pas que des femmes pour trouver insatisfaisant l’exercice du culte tel qu’il se présente dans beaucoup de mosquées. Des hommes aussi ont poussé Faker Korchane à créer un lieu de culte « où on peut avoir un vrai prêche, où tout le monde ait sa place ». « Aujourd’hui, explique cet ancien journaliste devenu professeur de philosophie, on ne fait que passer à la mosquée. On se regarde en chiens de faïence